Attends un peu !

Les Chroniques de Nathalie • Épisode 19

L’hypersensibilité et l’impatience vont souvent de pair. 

Retenir ou ne pas suivre le rythme d’un hypersensible, lui demander de se répéter ou le faire attendre ont des conséquences immédiates.

Outre les reproches sous-jacents dont vous serez victime, l’impatient doit, de son côté, gérer son agacement, sa nervosité et la perte de contrôle pouvant accompagner l’incident.

Et inlassablement la même peur faisant surface : celle de passer à côté de sa vie.

Vous rencontrez ces personnes un peu partout : dans la file d’attente au guichet de votre banque, au marché le dimanche, sur la route de l’école, au téléphone.

Elles sont facilement reconnaissables, regardez juste derrière vous. Vous pouvez entendre leur souffle et dans le rétroviseur de votre voiture, vous pourriez presque reconnaître la couleur des yeux du conducteur qui manque de vous frôler l’arrière train, tant il est pressé.

Que de temps perdu à s’énerver, se faire remarquer et s’exaspérer !

Ce n’est hélas pas tout. L’impatience amène aussi les hypersensibles, dans leur hâte, à agir plus vite que leur ombre et à parler avant de réfléchir. 

Louis XIV s’était apparemment penché sur le sujet et conclu : “C’est toujours l’impatience de gagner qui fait perdre.” 

Se pose la question de gagner quoi pour perdre quoi.

Soyons honnêtes.

Ce trait de caractère n’est ni agréable à vivre, ni le plus favorable de notre personnalité.

Nous devons néanmoins composer avec ce besoin de toujours aller vite, d’être sur-efficace et de pouvoir nous rassurer lorsque « nous avons avancé ».

Un peu de recul

Les avantages personnels de cet empressement m’échappent encore. Et ce n’est pas faute de chercher !

De toute vraisemblance, le bilan est négatif.

D’une part, le temps semblant gagné est largement réinvesti en erreurs, oublis et accidents de tous genre. L’énergie vitale, d’autre part, nécessaire pour combler la colère, le stress et le désarroi, est inversement proportionnelle.

S’ajoutent à ce résultat la tension dégagée par les trépignements ou autres signes démonstratifs et la pression que notre comportement envoie à nos interlocuteurs.

Force est d’admettre que l’impatience ne répond pas à l’objectif visé et ne favorise aucunement notre qualité de vie.

Que faire ?

Prenons réellement conscience de cette réalité et tentons de changer les situations à notre avantage. 

Appliquons-nous à bien faire les choses, afin d’améliorer notre efficience.

Puis, plutôt que de subir les moments d’attente, mettons à profit cet espace pour respirer, regarder autour de nous et sourire, envoyer un message de tendresse à un être cher. Ou encore, enfin accomplir cette tâche que nous repoussons depuis trop longtemps.

Ainsi, nous trouverons un intérêt à être impatient en transformant la précipitation en temps de vie. 

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