Du lâcher-prise à la reprise

Pendant les vacances

Ah, si seulement on pouvait garder un peu de cette légèreté estivale.

Le lâcher-prise semble alors facile d’accès, presque naturel pour certains.

Les tissus de nos vêtements sont aussi souples que nos pensées, les accessoires devenus superflus restent dans les tiroirs, rangés aux côtés des préoccupations habituelles.

Le besoin de maîtriser notre quotidien s’éloigne au fil des baignades et grillades autour d’un verre de rosé ou d’un pastaga.

Lâcher-prise

Le mot est très en vogue.

Ainsi, réussir à lâcher prise est devenu le nouvel objectif à viser – une sorte de graal, synonyme de zénitude pour les gens en quête du vrai bonheur.

Il faut faire la guerre à ce(ux) qui nous empêche(nt) d’y parvenir et l’idée est tentante de jeter la pierre à nos pensées et problèmes, comme s’ils nous tenaient en captivité.

Mais ce serait trop simple, car le terme ne permet pas le doute – si nous ne parvenons pas à lâcher prise, c’est parce que nous ne sommes pas prêts à nous détacher de quelque chose.

Et pis quoi encore, pourquoi pas se laisser aller tant qu’on y est !

Si nous sommes attachés à nos soucis et ruminations, c’est parce qu’ils nous sont utiles.

C’est parce que nous y trouvons une satisfaction, même si nous subissons ce comportement.

Alors, l’être humain, roi du contrôle ?

Libérer le désir

Il est difficile de se libérer du désir de dominer sa vie.

Nous sommes nombreux à avoir été bercés dans l’illusion du contrôle en réponse à la maîtrise du risque.

Grâce à cette dernière, nous espérons nous mettre à l’abri d’un tas de choses, telles que l’échec, la trahison, l’abandon, l’erreur. Jour pour jour, nous gâchons beaucoup d’énergie et tentons en vain de tenir une personne, de manipuler ses réactions, d’éviter un événement.

L’influence positive à travers le contrôle ne se manifeste pas. Bien au contraire, notre attitude nous prive de légèreté, de sentiments de liberté, d’accueil, de confiance.

Mettre le curseur

Si les moments de lâcher-prise nous font du bien, c’est que nous en avons besoin et que nous tenons probablement la bride trop fermement, trop souvent.

A nous de trouver le bon dosage, d’utiliser ces différents outils à bon escient.

Essayons de garder un peu de notre souplesse lors de la rentrée, le quotidien nous rattrapera bien assez vite.

Offrons-nous des espaces de liberté, de légèreté et lâchons ce qui ne peut être retenu.

Comme le dit si bien Nathalie Dinh, « Lâcher prise, c’est accepter ses limites, c’est arrêter de se battre au détriment de son équilibre, de son intégrité et de sa liberté »