Chacun à sa place !
Depuis quelques temps, je prête davantage attention aux remarques faites par les personnes qui m’entourent : au cabinet, en famille, dans la file d’attente au supermarché…
Je me suis rendue compte à quel point nous jugeons les gens et exprimons des attentes à travers des formulations telles que « Une jolie fille comme toi… », « Quel dommage », « Tu as tant de capacités, tu ne peux pas… », « Tu devrais », « Pourquoi gâcher », « Tu étais mieux avant » …
Combien de fois suivons-nous inconsciemment un discours collectif, un mythe, et mettons-nous ainsi les gens dans des cases.
Il existe la case de la jolie fille, celle du garçon intelligent, de la personne bien faite, du gros, du tatoué, de l’artiste…
Nous avons chacun notre case et nous n’avons pas tous les droits – surtout pas celui d’en sortir !
En revanche, nous avons des obligations.
Les jolies filles doivent toujours être jolies, les shorts courts sont faits pour les gens minces, les vêtements amples pour ceux qui ont des choses à cacher, les cernes sont à camoufler.
La nouvelle coupe de cheveux doit mieux nous aller que la précédente, les habits nous mettre en valeur, la voiture nous rendre sexy, etc.
Nos envies ne sont pas considérées. Nous devons plaire aux autres et répondre au cahier des charges.
Dans le cas contraire, les remarques ne tardent pas.
De manière implicite, nous passons notre temps à expliquer aux autres ce qu’ils devraient faire ou non.
Pourvu qu’ils ne jurent pas dans le paysage dessiné par la majorité.
N’avez-vous jamais entendu quelqu’un s’exclamer « le naturisme d’accord, mais toutes ces vieilles personnes fripées ne sont pas belles à voir » ou « ce qui me gêne à la plage, ce sont les corps gros ou moches ».
Nous attendons un résultat adéquat et agréable à nos yeux.
Certes, notre comportement n’est pas toujours conscient. Nous ne nous rendons même pas compte de nos jugements et encore moins de leurs conséquences sur une personne, et sur nous-mêmes !
Peut-être devrions-nous davantage nous écouter parler ou mieux encore, réfléchir à ce que nous pensons. Avant de le dire. Et régulièrement nous regarder dans une glace…